Après l’abandon du projet de voiture électrique d’Apple, les projecteurs se braquent désormais sur CarPlay. Bien que l’Apple Car ait été annulée par Tim Cook, l’attention se porte maintenant sur ce système déporté de l’iPhone, dévoilé lors de la WWDC 2022. Depuis son annonce, les nouvelles sont rares, ce qui conduit Mark Gurman à estimer que CarPlay représente la dernière chance pour Apple de rivaliser avec Google dans ce domaine.
Défier Google dès le départ
Dès ses débuts il y a quatre ans, le projet CarPlay avait pour objectif de concurrencer Android, qui gagnait alors du terrain dans le domaine automobile. À cette époque, Android se déployait non seulement avec Android Auto (l’équivalent de CarPlay), mais également au sein des systèmes avec Android Automotive. Cette version plus évoluée de CarPlay, connue en interne sous le nom de Projet IronHeart, visait à intégrer toutes les fonctionnalités du véhicule, de la climatisation à la radio en passant par l’instrumentation – un défi de taille.
L’iPhone au coeur du système
La principale distinction entre ce nouveau CarPlay et Android Automotive réside dans le fait qu’Apple prévoit toujours de connecter l’iPhone à la voiture, tandis que Google s’est entièrement affranchi des smartphones en intégrant directement son système d’exploitation dans les véhicules. Apple semble donc toujours fidèle à son idée initiale, mais cela pourrait lui poser des problèmes. Bien qu’Apple ait envisagé un temps un système d’exploitation autonome, elle souhaitait également avoir le contrôle total sur les écrans et les puces intégrées aux véhicules, ce qui aurait rendu difficile son intégration. En rendant la connexion à l’iPhone obligatoire, Apple évite au moins en partie les complications liées à un matériel tiers.
Réactions mitigées dans l’industrie
Le choix de Tim Cook et de son équipe ne semble pas avoir suscité un grand enthousiasme au sein de l’industrie. En deux ans seulement, seuls Porsche et Aston Martin ont montré un intérêt officiel… et pour le moment, un seul modèle est officiellement compatible, l’Aston Martin DB12 à 245 000 $. Cela ne contribue pas vraiment à populariser le système d’exploitation, d’autant plus que le constructeur ne vend que 6000 à 7000 voitures par an ! Sur le site officiel, aucune mention du nouveau CarPlay n’est faite, et les spécifications de l’écran prêtent même à sourire : un écran sur mesure de 10,25 pouces offrant une résolution de 1970×720. Selon Gurman, Apple ne prévoit pas de modèle économique pour ce nouveau CarPlay. Ni l’utilisateur, ni le constructeur ne devraient payer pour utiliser cet OS, tout comme l’actuel CarPlay. On peut donc se demander si Tim Cook prend réellement au sérieux la concurrence à venir autour des OS embarqués dans l’automobile.
Notre avis
Apple semble manquer d’une vision claire pour sa stratégie dans le secteur de la télématique automobile. Alors que la plupart des constructeurs se tournent vers Android Automotive, l’avenir de CarPlay semble incertain. Sur les véhicules équipés de Google Maps natif, CarPlay perd de sa pertinence, et Siri n’est pas à la hauteur des assistants concurrents. Cependant, Apple pourrait tirer parti de son écosystème en développant un système plus intégré et avancé pour les voitures, tel que carOS.