Espace : Le premier vol d’Ariane 6 reporté à 2024
Le lancement de cette fusée européenne a été retardé de près de quatre ans, mais les derniers tests prévus en septembre confirmeront la date du premier vol l’an prochain. Après « une série d’essais réussis », nous « conduirons un essai au feu de courte durée le 29 août », a écrit le Centre national de la recherche spatiale (Cnes). Le 18 juillet, seule une partie des tests a pu être effectuée, mais les tests au feu à court terme n’ont pas pu être effectués. Il est désormais prévu pour le 29 août. « La prochaine étape sera le troisième essai au feu de l’étage supérieur à Lampoldshausen (Allemagne) le 1er septembre », précise-t-il. Enfin, « un essai au feu longue durée de la scène principale est prévu le 26 septembre à Kourou », en Guyane, un essai auquel les journalistes pourront assister. A l’issue de ces essais, une date plus précise pourrait être fixée à 2024
C’est un nouveau coup dur pour le Vieux Continent dans la course à l’espace, qui a été relancée ces dernières années. Alors que les retards se sont accumulés – le lancement était initialement prévu pour 2020 – le décollage d’Ariane 6 « est désormais prévu pour 2024« , a annoncé mardi Josef Aschbacher, directeur de l’ESA, trois jours le 8 août.
École gratuite pour SpaceX
Par conséquent, les espoirs de voir la nouvelle fusée de l’agence échapper à la gravité terrestre dans l’année en cours ne sont plus valables. L’erreur s’est notamment produite avec la dernière partie du test, qui concernait l’allumage du moteur Vulcain 2.1, qui n’a pu être effectué qu’à la fin du test le 18 juillet. Un nouveau test est prévu le 29 août. Une conférence de presse définira ensuite plus clairement la suite du calendrier et « fournira aux équipes d’ingénierie tous les résultats nécessaires pour déterminer l’heure de lancement du vol inaugural d’Ariane 6 », selon un communiqué mis en ligne, aura lieu le 4 septembre. Dans la foulée, l’épreuve finale, qui fait office de répétition générale, est prévue le 26 septembre.
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Avec le lancement définitif d’Ariane 5 en juillet dernier, ces retards successifs laissent désormais l’Europe sans rampe de lancement « propre » pour les autres satellites et engins spatiaux. Les difficultés et les incertitudes tombent entre les mains de son grand concurrent, la NASA – et donc SpaceX -, à qui une partie des futures commandes pourra être livrée. Pourtant, la fusée Ariane 6, bien plus puissante et moins chère – et donc plus compétitive – est précisément conçue pour résister aux assauts de la société du milliardaire Elon Musk.
Le seul véritable concurrent commercial de SpaceX
Le Covid a partiellement ralenti le développement d’Ariane 6 et a entraîné des retards dans certains tests, prolongeant l’utilisation de la grande soeur Ariane 5. Mais « aujourd’hui, Ariane 6 est à l’opposé. Le seul vrai concurrent dans la publicité de SpaceX« , a assuré dans nos colonnes en juillet Philippe Baptiste, président-directeur général du Cnes. « Nous avons un carnet de commandes plein et sans précédent pour une nouvelle Ariane, rappelle-t-il, il fallait faire vite pour Ariane 6. Je suis optimiste, mais prudent et exigeant. »
Si cette fusée coûte 4 milliards d’euros, elle sera 40 % moins chère que l’Ariane 5 et surtout plus polyvalente. Cette rampe de lancement européenne, qui se déclinera en deux versions, sera une alternative au Soyouz russe et pourra mettre en orbite des satellites de télécommunications et institutionnels.
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