L’avenir d’une aviation bas carbone passe par le carburant durable

Bien que l’aviation représente 3% des émissions de CO2, l’aviation est beaucoup plus responsable du réchauffement climatique, à environ 6%, notamment en raison des émissions liées à la combustion du kérosène. Plusieurs pistes sont envisagées pour atteindre zéro émission d’ici 2050.

Les constructeurs ont travaillé dur pendant des années pour construire des avions plus légers et plus économes en carburant, mais ces progrès n’entraînent pas de réduction immédiate des émissions tant que les avions ne seront pas entièrement renouvelés. Il en va de même pour les avions à hydrogène, qui sont encore en phase de test. La seule solution techniquement réalisable et rapidement viable pour l’élimination du CO2 est l’utilisation de carburants durables. Dans la terminologie de l’aviation, on l’appelle SAF ou carburant d’aviation durable.

L’Europe veut 65 avions remplis de ce carburant d’ici 2050

Selon l’International Air Transport Association, 450 milliards de litres de ce carburant vert seraient nécessaires pour éliminer toutes les émissions de CO2 de l’aviation si cet objectif était atteint à l’échelle mondiale. Cependant, aujourd’hui, une seule goutte peut être produite. 300 millions de litres seront produits et vendus en 2022. C’est trois fois ce qu’il était en 2021, mais c’est encore faible par rapport à la demande. Cela équivaut à seulement 0,1 de la consommation mondiale nécessaire au transport aérien et à 0,05 de la consommation européenne. 

La Ville de Bruxelles a imposé une teneur minimale en SAF de 2% dans les réservoirs à partir de 2025, et ce pourcentage augmentera progressivement pour atteindre la norme de 65% en 2050. Les entreprises s’emploient déjà à sécuriser l’approvisionnement. De nouvelles capacités industrielles sont donc nécessaires de toute urgence et de toute urgence. En France, la startup Ellis Energy investira 1 milliard d’euros dans la construction d’une raffinerie de carburants verts

Il sera construit sur le site du champ gazier du Lac dans les Pyrénées-Atlantiques. D’ici 2030, il couvrira 20 besoins français. Le leader mondial du marché est la société finlandaise Neste, qui prévoit de construire de nouvelles usines aux Pays-Bas et à Singapour pour produire entre 8 et 10 milliards de litres d’ici 2030. L’essor de ces nouvelles organisations dans le monde est bienvenu, mais la concurrence est déjà faussée par les subventions publiques. Le SAF américain est maintenant beaucoup moins cher qu’en Europe.

2000$ la tonne, 5000$ en France. Des entreprises et des groupes énergétiques ont critiqué les restrictions introduites par Bruxelles et se sont opposés à l’approche incitative mise en place aux États-Unis. Des subventions pour les nouvelles usines sont disponibles en vertu de la loi sur le contrôle de l’inflation, et des incitations fiscales pour l’utilisation de carburants verts ont également été introduites.

De plus, le carburant vert est nettement plus cher que le kérosène, jusqu’à dix fois plus cher.

La production massive de kérosène et les futures taxes devraient faire baisser le prix du kérosène. Cependant, il restera cher par rapport au carburant conventionnel. Actuellement, il existe différents types de carburants verts dérivés de la biomasse. L’huile fabriquée à partir d’huiles usées est la plus couramment utilisée. Cette ressource étant insuffisante au regard de la demande, l’industrie recherche des carburants verts synthétiques de deuxième génération à base d’hydrogène, qui nécessitent d’énormes quantités d’électricité. Le secteur public est grandement nécessaire pour financer cette décarbonation du trafic aérien, et les passagers doivent certainement y contribuer.

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A propos de l'Auteur: Alex Bruno

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