La conquête de la Lune a connu des revers majeurs alors que la NASA repousse d’un an ses missions Artémis et que l’alunisseur de la start-up Astrobotic, le Peregrine, ne pourra probablement pas réaliser l’atterrissage historique prévu. Ces développements mettent en lumière les défis techniques et logistiques auxquels sont confrontées les ambitions lunaires américaines, dans un contexte de concurrence mondiale accrue.
I. L’échec de l’alunisseur Astrobotic:
La déception a frappé dès le début de la semaine avec l’annonce d’Astrobotic indiquant que son alunisseur Peregrine, expérimentant des problèmes graves en vol, ne pourrait plus accomplir son objectif d’atterrir en douceur sur la Lune. Cette mission aurait marqué le retour d’un engin américain sur la surface lunaire après plus de cinquante ans. Les détails des problèmes rencontrés par Peregrine restent encore à élucider, soulignant les défis techniques inhérents aux voyages spatiaux.
II. Report des missions Artémis par la NASA:
Quelques heures après l’annonce d’Astrobotic, la NASA a à son tour déclaré le report d’environ un an de ses deux prochaines missions Artémis. La mission Artémis 2, prévue initialement pour fin 2024, consistait à faire le tour de la Lune avec un équipage de quatre astronautes sans atterrir. Cependant, des vérifications de sécurité supplémentaires, notamment sur le bouclier thermique de la capsule, ont contraint la NASA à repousser le lancement à septembre 2025. La mission Artémis 3, visant à renvoyer des astronautes sur la surface lunaire, est également repoussée de fin 2025 à septembre 2026 en raison de retards dans le développement crucial de l’alunisseur par SpaceX et des combinaisons spatiales par Axiom Space.
III. Les défis techniques des composants clés:
Le développement de l’alunisseur, basé sur la version modifiée du vaisseau Starship de SpaceX, est confronté à des retards importants. Les deux vols d’essai de Starship en 2023 se sont soldés par des explosions, soulignant les défis techniques complexes auxquels est confrontée la mission lunaire. Un nouveau test de Starship est prévu en février, mais l’incertitude persiste quant à la préparation de l’alunisseur pour la mission Artémis 3. De plus, les combinaisons spatiales confiées à Axiom Space ont également pris du retard, soulignant les multiples obstacles à surmonter pour mener à bien ces missions ambitieuses.
IV. Interrogations sur la stratégie de la NASA:
Ces revers remettent en question la stratégie de la NASA, axée sur le développement d’une économie lunaire en collaborant avec le secteur privé. Alors que cette approche pourrait potentiellement réduire les coûts, elle expose également l’agence à une plus grande dépendance envers des partenaires externes. La nécessité de trouver un équilibre entre la collaboration avec le secteur privé et la préservation de l’indépendance opérationnelle de la NASA devient cruciale pour la réussite des futures missions lunaires.
V. La compétition mondiale pour la Lune:
La course vers la Lune témoigne d’un regain d’intérêt mondial pour notre satellite naturel. Alors que la NASA vise à établir une présence durable sur la Lune en vue de préparer une éventuelle mission vers Mars, d’autres acteurs internationaux entrent également en lice. La Chine, par exemple, ambitionne d’envoyer des humains sur la Lune d’ici 2030 et de construire une base lunaire. Malgré le report d’Artémis 3 à 2026, l‘administrateur de la NASA, Bill Nelson, exprime sa confiance quant à la suprématie américaine dans la course spatiale lunaire.
VI. Les précédents et les défis à surmonter:
Seules quatre nations – les États-Unis, l’Union soviétique, la Chine et l’Inde – ont réussi à faire atterrir un engin sur la Lune jusqu’à présent. Parmi elles, seuls les États-Unis ont envoyé des humains sur la Lune. Les défis techniques et financiers associés à ces missions sont énormes, comme en témoignent les tentatives infructueuses de compagnies privées israélienne et japonaise ces dernières années. Une mission de l’agence spatiale japonaise (Jaxa) est également prévue dans environ deux semaines, soulignant la complexité des opérations d’alunissage.
Les revers récents dans le programme spatial américain soulignent les défis intrinsèques aux voyages spatiaux et la nécessité de trouver un équilibre entre l’innovation technologique et la gestion des risques. Alors que la NASA continue de repousser les limites de l’exploration spatiale, la concurrence mondiale pour la Lune s’intensifie, mettant en lumière l’importance cruciale de la collaboration internationale et de l’adaptabilité face aux imprévus pour réussir dans cette nouvelle ère de l’exploration lunaire.