Face au ralentissement des ventes de voitures électriques et à une concurrence accrue, Fiat se retrouve dans l’incapacité de maintenir une activité suffisante dans ses usines dédiées à la production de la Fiat 500e. Les ventes de cette citadine électrique ne parviennent pas à atteindre les objectifs fixés. Pour remédier à cette situation, l’usine de Turin envisage de la convertir en un modèle fonctionnant au carburant thermique.
Situation de Mirafiori : un site historique en difficulté
Le site historique de Mirafiori, basé à Turin en Italie, connaît actuellement des difficultés significatives. Autrefois un pilier de l’industrie automobile italienne, il est désormais loin de son apogée. Malgré les efforts du gouvernement visant à relocaliser la production automobile, seule la Fiat 500e est actuellement fabriquée sur ce site. Cette situation est exacerbée par des périodes fréquentes d’arrêt des usines, en raison d’une demande insuffisante. Ces interruptions rendent la sauvegarde des emplois difficile, entraînant des périodes prolongées de chômage partiel.
Dépendance des ventes de voitures électriques et difficultés de Fiat
L’usine de Mirafiori assemble également des Maserati, mais sa dépendance aux ventes de voitures électriques est manifeste. Malgré les efforts de Fiat pour relever le défi de la concurrence, la Fiat 500e n’a jamais atteint son objectif de production annuelle de 100 000 unités au cours des quatre dernières années. Même si la voiture est commercialisée dans 44 pays, seulement 185 000 exemplaires ont été vendus jusqu’à la fin de l’année dernière.
Une initiative controversée : passer à l’essence
Face à cette situation, Stellantis, la société mère de Fiat, évalue la possibilité d’augmenter la production de la Fiat 500e à 175 000 unités par an. Cette décision ne découle pas d’une augmentation de la popularité de la voiture électrique, mais plutôt de la volonté du groupe de maintenir l’activité de l’usine. Dans cette optique, Fiat envisage même de proposer une version de la Fiat 500e équipée d’un moteur à essence, ce qui serait une première pour une plateforme initialement conçue pour être exclusivement électrique.
Implantation d’une version à essence : un défi technique et stratégique
L’introduction d’une Fiat 500e à essence intervient alors que la version thermique actuelle est sur le point d’être retirée du marché. Cette initiative permettrait d’écouler les stocks existants et de maintenir l’activité des usines en attendant le lancement d’une nouvelle version de la Fiat 500 en 2027. Cette nouvelle version, basée sur une plateforme commune développée au sein de Stellantis, devrait marquer une nouvelle ère pour le modèle. En attendant, une version « Pandina » est prévue pour l’année prochaine, visant à électrifier la Panda et à proposer un modèle abordable, en dessous de 25 000 euros.
Quel choix de moteur thermique pour la Fiat 500 électrique ?
Fiat envisage d’équiper la version thermique de sa Fiat 500e avec le moteur essence « Firefly », qui est un moteur à trois cylindres de 1.0 litre développant 70 chevaux, avec une technologie de micro-hybridation. Ce moteur est actuellement utilisé sur la Fiat 500 Hybrid. Une autre option envisagée serait d’utiliser le moteur 1.2 Hybrid de 100 chevaux, qui est actuellement installé sur la Fiat 600. Cependant, il n’est pas certain que l’espace disponible dans la Fiat 500 soit suffisant pour ce moteur.
Il reste à déterminer si le moteur plus petit serait adéquat pour le modèle, surtout compte tenu des retours mitigés concernant le moteur 1.0 sur la Fiat 500 Hybrid de 2020. En quatre ans de commercialisation, ce moteur n’a jamais surpassé le moteur 1.2 en termes de consommation (6,1 litres aux 100 km) ni en termes de performances. De plus, il n’a pas été particulièrement apprécié pour son confort.